FAQ sur la Méthode HAZOP - DEKRA Process Safety

FAQ sur la Méthode HAZOP - DEKRA Process Safety

Trouvez toutes les réponses à vos questions sur la méthode HAZOP.

La méthode HAZOP (Hazard and operability studies) est une méthode d’analyse des risques systémique développée en 1965 par la société britannique Imperial Chemical Industries afin d’améliorer la performance de ses processus et la sécurité de ses installations. Suite au tristement célèbre accident de Flixborough dans l’industrie chimique en 1974, la méthode HAZOP s’est largement imposée à d’autres secteurs industriels pour devenir un outil incontournable de la prévention des risques industriels.

La méthodologie HAZOP est une méthode d’analyse de risques liée aux procédés qui permet d’analyser, de manière systématique, les déviations par rapport au fonctionnement normal conduisant à des accidents. Cette méthode ne peut être mise en œuvre qu’avec une équipe pluridisciplinaire. Elle peut être appliquée au cours des phases de conception d’un nouveau procédé, ou encore suite à de modifications de procédés existants.

L’analyse HAZOP vise à prévenir les déviations de procédés qui peuvent mener à des pertes de confinement de matières et d’énergies, sources d’accidents de procédés. L’identification de ces potentiels de dangers permet ainsi de mettre en œuvre les barrières de sécurité efficaces de prévention et de protection. Il est essentiel que l’équipe identifie tous les risques crédibles liés au procédé étudié et non pas uniquement les scénarios les plus évidents.

L’analyse HAZOP s’appuie sur une méthodologie rigoureuse, structurée, systématique et complète pouvant être adaptée à la majorité des opérations des industries de transformation. Elle favorise l’échange des connaissances et expériences entre les membres participants et permet aux entreprises d’anticiper au mieux les accidents de procédé.

L’étude HAZOP est un exercice de « remue-méninges » à laquelle des individus issus de diverses disciplines participent. Il est crucial que l’équipe HAZOP soit limitée en taille. Il est difficile d’établir un nombre minimum ou maximum de participants à une étude HAZOP, puisque les différentes fonctions/compétences requises peuvent être assumées de diverses manières d’une organisation à l’autre. Néanmoins, et à titre de critère très général, il est pertinent de dire qu’une équipe HAZOP comportant moins de trois participants (à l’exclusion du leader HAZOP) n’est pas en mesure de produire une discussion suffisante et significative.

L’étude HAZOP nécessite un examen de toutes les informations relatives à la sécurité des procédés (Process Safety Information, PSI ou Process Safety Knowledge, PSK), ainsi qu’une identification des informations manquantes nécessaires pour garantir une analyse HAZOP efficace. Ceci concerne, entre autres :

  • Description des procédés
  • Schémas de procédé / Schémas de tuyauterie et d’instrumentation (P&ID) / Schémas TI
  • Modes opératoires
  • Fiches de données de sécurité & Propriétés des matières dangereuses, telles que combustibilité, inflammabilité, explosivité, réactivité, auto-échauffement, toxicité ou propriétés électrostatiques
  • Spécifications de conception (fiches techniques) des équipements
  • Caractéristiques des systèmes d’évacuation de la surpression (soupapes, disques de rupture) et de leurs réseaux de collecte
  • Analyse fonctionnelle / Description du système de conduite
  • Description des fonctions de sécurité (automate de sécurité, …), matrice défauts/actions
  • Schéma d'implantation
  • Retours d’expérience, accidents/incidents enregistrés sur site ou dans le groupe sur des unités similaires

L’estimation de la durée d’une analyse de risque de type HAZOP ne repose pas sur une science exacte. Elle nécessite une bonne connaissance de la méthodologie, de la complexité des procédés et de la nature des risques identifiables en amont et est, bien entendu, tributaire de la dynamique du groupe. Une étude HAZOP ne doit en aucun cas être réalisée sans calendrier estimatif, mais cette estimation ne doit pas pour autant être rigide ni exclure des possibilités d’aménagement en fonction des nécessités.

Gardons à l’esprit que la méthode HAZOP n’est pas universelle. En fonction de la complexité du procédé, de la connaissance que l’on en a (procédé déjà mis en œuvre sur le site ou dans la société, procédé nouveau et peu connu, …), de l’avancement du projet (recherche, avant-projet sommaire, avant-projet définitif, réalisation, …), on choisira la méthode la mieux adaptée (APR, HAZID, What-If, SWIFT, HAZOP, MOSAR, Arbre de défaillance…). Nos consultants sont à même de vous guider pour arrêter le choix le plus pertinent.

Au terme de l’étude, le leader HAZOP présente les observations, les constatations et les conclusions de l’analyse, ainsi que les recommandations et suggestions préliminaires émises des réunions. Peu après, le leader envoie un rapport reprenant l’ensemble de la méthodologie appliquée, les points clés de l’HAZOP, les tableaux de déviation et la liste des recommandations issues de l’analyse de risques.

Tout d’abord, les erreurs de planification sont susceptibles d’avoir des effets négatifs sur une étude HAZOP. Bien que la mise en place d’un calendrier estimatif soit souhaitable, un manque de souplesse peut conduire à des analyses incomplètes. Un autre écueil concerne les informations insuffisantes, obsolètes ou manquantes. Pour permettre d’identifier et de traiter les dangers potentiels, l’équipe HAZOP doit avoir accès à des informations complètes et à jour. Le manque de concentration et de discipline parmi les membres de l’équipe est également un problème récurrent. Le leader doit donc avoir des bonnes capacités de diriger un groupe et de générer une bonne dynamique en son sein. La conduite d’une analyse dite « HAZOP minimaliste » représente une autre erreur couramment commise. Il s’agit d’études superficielles dans lesquelles certains termes ou paramètres clés sont omis, où les répétitions sont fréquentes, et qui font appel à des modèles susceptibles de court-circuiter le travail de réflexion nécessaire à l’équipe pour identifier les risques et les dangers les moins évidents. Enfin, l’« HAZOP bureaucratique » est un sous-produit de la version minimaliste. Ici, la procédure se résume à un exercice de validation de cases à cocher qui entraîne une répétition et empêche une analyse plus approfondie.

La méthode LOPA est souvent mise en œuvre à l'issue d'une HAZOP pour une évaluation plus approfondie des barrières d'un scénario particulier (haut risque). La LOPA est un outil plus quantitatif qui fournit une approche plus détaillée de la contribution de chaque barrière (soupapes ou disques de rupture, asservissements, sécurités instrumentées, ...) et des besoins de sécurités instrumentées. 

Selon nous, deux principales différences sont à noter entre l’HAZOP et l’AMDEC. AMDEC pour Analyse des modes de défaillances, de leurs effets et de leur criticité.

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